WUHAN, JIA YOU !*

Wuhan, haubans du pont n.2, février 2020 (crédit : Olivier Guyonvarch)

*Wuhan, stay strong !

Welcome to CoronaWorld!

Nous sommes début mars, et le COVID-19 s’est propagé sur les cinq continents. Par conséquent, tous les médias en parlent en permanence à l’Est comme à l’Ouest. Cela n’est plus ce lointain virus chinois, vite oublié dès qu’une vidéo amateur déclenche un « drame » politique parisien… Bienvenue dans le CoronaWorld !

Aujourd’hui encore, le combat se poursuit sur tout le territoire chinois. Même si les tendances sont meilleures, les chiffres quotidiens de nouveaux cas infectés et de décès à Wuhan rappellent qu’il ne faut surtout pas baisser la garde. Nous réalisons tous que le « game changer » qu’est ce virus va, et doit, faire bouger les mentalités, les modes de consommation, les équilibres économiques, les démarches de globalisation/localisation. Malgré les victimes, il nous faut sortir de cette expérience plus solidaires et plus résistants dans tous les sens du terme. Car nous savons bien que cela ne sera pas le dernier virus mondial, préparons-nous intelligemment et sereinement.

Plus contagieux que la peste, la peur se communique en un clin d’oeil. (Nicolaî Gogol)

#jenaipaspeur

Wuhan, une Silicon Valley made in China

Je voudrais aujourd’hui parler de Wuhan, que beaucoup comme moi connaissent très mal. Comme indiqué dans mon article Temps Zéro, la ville de Wuhan, 11 millions d’habitants, est la capitale de la région du Hubei. Berceau de nombreuses industries manufacturières depuis plusieurs années, notamment celle de l’automobile, Wuhan est aussi une ville majeure du domaine de la high tech et de la production mondiale de composants électroniques. Sans oublier l’université de Wuhan, qui est considérée comme une des cinq meilleures universités du pays.

Wuhan (crédit photo : Olivier Guyonvarch)

« Pour nous, partir n’était pas une option »

Depuis la découverte du COVID-19 à Wuhan fin 2019, et le blocage inédit de cette ville de plus de 10 millions d’habitants (puis de celles de toute la région), certaines personnalités se sont particulièrement investies dans ce combat.

Le consul général de France à Wuhan, Olivier Guyonvarch, me semble être l’une de ces personnes importantes de ces dernières semaines à Wuhan. Il raconte sur sa page LinkedIn comment se sont déroulées les évacuations de plus de 530 ressortissants étrangers (dont 307 français) grâce à la diplomatie française, avec une équipe très réduite de quatre personnes du consulat. Ces vols ont aussi permis l’acheminement de plusieurs tonnes de matériel médical dont les hôpitaux font cruellement défaut. Un récent et très intéressant article paru dans Beijing Review (Standing Together) dresse son portrait et fait par ailleurs le récit des dernières actions. Resté par solidarité avec ses compatriotes et les habitants de Wuhan, le consul déclare :

« Pour nous, partir n’était pas une option […] Sachons nous montrer modestes car nous faisons notre devoir, mais soyons en fiers dans nos cœurs. »

Wuhan (crédit photo : Olivier Guyonvarch)

« Les […] semaines les plus folles de ma vie professionnelle ! »

Une autre personne a attiré mon attention, il s’agit du docteur Philippe Klein, à la tête d’une clinique internationale au sein de l’hôpital Union de Wuhan. Son témoignage recueilli mi-février par lepetitjournal.com de Hong-Kong relate la situation exceptionnelle et particulièrement difficile des équipes médicales sur place. Les personnels travaillent énormément, ils sont eux-mêmes très exposés, et le matériel médical manque, mais il déclare mi-février : « la totalité de la population sous ma responsabilité à Wuhan, tous les Français et Européens depuis la mise en quarantaine, sont en sécurité et en bonne santé ». S’il est resté à Wuhan, entouré de sa famille, c’est bien sûr pour faire son travail […]

« Aussi pour dire aux Wuhannais que les Français reviendront dès que possible. »

Nos amies les bêtes

Et comme ceux qui me connaissent le savent, j’aime les animaux. J’ai donc aussi été touchée par cet effet collatéral du virus. En effet, de nombreuses personnes en Chine sont propriétaires de chiens et chats (comme animaux de compagnie…). Mais avec plus de 78.000 malades et 2.000 décès, on a vu fleurir de nombreux cas d’animaux abandonnés. Soit parce que leurs maitres n’ont pas pu rentrer chez eux après la fermeture de certaines villes, soit parce que ceux-ci n’étaient plus en mesure de s’en occuper, une fois hospitalisés ou mis en quarantaine. Certains, et c’est encore pire, ont même abandonné leurs animaux de compagnie craignant de se faire contaminer par eux… Imaginez le risque sanitaire d’avoir dans ces villes une population grandissante de chiens abandonnés (et pas toujours vaccinés contre la rage)  ! Les autorités ont par endroits déjà réagi sans pitié envers ces animaux vagabonds…

En plus des associations d’accueil débordées, de nombreux volontaires ont heureusement spontanément recueilli chiens et chats errants, ou enfermés chez eux et à cours de nourriture. A Shanghai, la situation est moins grave mais les associations de pet sitting sont toujours aussi sur-occupées, de nombreux propriétaires, chinois ou étrangers, n’étant pas encore tous rentrés chez eux, par choix ou par empêchement. Chez nous, il y en a une qui ne mesure pas sa chance…

2 commentaires sur « WUHAN, JIA YOU !* »

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